Ce bébé tant désiré …

Après notre mariage le 27 avril 2013 la suite logique pour nous était de faire un bébé, fonder notre propre famille. Sachant que nous partions en voyage de noces en septembre 2013 nous n’étions pas pressés. J’ai donc arrêté ma pilule mi mai et nous avions décidé de laisser faire la nature, pas de prise de tête ni de calcul ça arriverait quand ça arriverait.

Et de UNE

Le vendredi 21 juin n’ayant toujours pas mes règles j’ai décidé de faire un test de grossesse et à ma grande surprise j’ai pu y lire « Enceinte 1-2 semaines » j’en ai pleuré de bonheur. J’étais donc tombée enceinte du premier coup quelle chance. J’avais demandé à mon mari de venir me voir l’après-midi pour le lui annoncer j’étais trop excitée pour attendre le soir. Pour lui annoncer j’avais écris sur mon ventre « TOI + MOI = j’ai un petit habitant qui vit sous mon nombril » (et oui rien de très original j’ai piquer les paroles d’une chanson !).

Nous étions tous les deux sur un petit nuage même si nous avions du mal à réaliser. Le lendemain matin j’ai couru au labo faire une prise de sang afin de confirmer ma grossesse et voir mon taux de beta hcg. J’ai appelé le labo en début d’après-midi pour connaître les résultats et la laborantine m’a annoncé que mon taux était de 62 UI et que c’était sûrement une grossesse non évolutive. Et là tout s’écroulait je me suis mise à pleurer je l’ai annoncé à Julien qui lui aussi était « sous le choc ». Nous étions invités au mariage de sa cousine l’après-midi autant vous dire que nous n’avions pas vraiment la tête à ça. Nous y sommes quand même allés. De toute façon il fallait refaire une vérification du taux de beta hcg 48h après pour voir s’il doublait. Le lundi suivant mon taux était aux alentours des 110 UI nous avions un petit espoir, puis quelques jours plus tard il était redescendu à 38 UI je savais donc que j’allais faire une fausse couche. Cela s’est produit le 2 juillet je m’en souviens comme si c’était hier au moment où je prenais ma douche je me suis mise à perdre du sang de gros caillots de sang le tout accompagné de grosse douleur au niveau du bas ventre.

Cela a été difficile à vivre mais comme le disent les médecins « les fausses couches sont fréquentes cela touche 10 à 15% des femmes » mais cela ne console en rien une femme qui vient d’en faire une, on entend aussi « la nature est bien faite cela signifie que le fœtus avait une anomalie génétique , qu’il n’aurait pas été viable » effectivement la nature est bien faite mais cela ne rend pas les choses plus facile à vivre pour autant.

Tout s’était enchaîné très vite l’annonce de la grossesse puis l’annonce de la probable fausse couche. Nous nous étions au final pas encore projeté réellement dans le fait de devenir parents mais nous avons vraiment vécu cela comme un premier gros échec.

… Et de DEUX …

Mais nous ne nous laissions pas abattre et avions prévu de continuer nos essais sans prise de tête. Pour tout vous dire j’ai eu la chance de retomber enceinte très rapidement même tout de suite après ma fausse couche puisque le 9 août j’ai pu lire sur mon test de grossesse « ENCEINTE 2-3 semaines« , cette fois pas d’annonce originale je suis sortie des toilettes en pleurant pour aller montrer le test à mon mari qui prenait son petit déjeuner. Nous étions heureux que ça ait marché si vite de nouveau mais nous ne voulions pas nous réjouir trop vite avant de connaître mon taux de bêta hcg, je suis allée au labo le jour même il n’y avait pas de temps à perdre. Premier taux à 296 UI ouf premier soulagement, deuxième taux à 1300 UI c’était sur la bonne voie cette fois. Un premier rendez-vous chez le gynéco pour confirmer que la grossesse était bien inta utérine trop tôt pour voir autre chose que le sac gestationnel mais bon nous étions soulagés. 3 semaines plus tard le 2 septembre nous avions rendez vous pour faire une nouvelle écho nous avons entendu son cœur pour la première un grand moment d’émotion pour nous deux. Après ça nous avons annoncé la bonne nouvelle à nos familles respectives en offrant de jolis petits cadeaux personnalisés tout le monde a été très ému par la nouvelle, il y a eu beaucoup de larmes de bonheur. Nous lui avions donné un petit surnom « pépin » car à la première écho il avait la taille d’un pépin.

Une simple visite de contrôle …

Comme nous partions en voyage de noce le samedi 21 septembre mon gynéco m’avait proposé de venir le jeudi d’avant pour vérifier que tout allait bien avant notre départ. J’avoue qu’étant déjà de nature stressée, avec ma première fausse couche je n’arrêtais pas de penser au pire et Julien lui ne cessait de me répéter que je m’inquiétais pour rien. C’est d’ailleurs la première chose qu’il a raconté au gynéco qui m’a aussi dit qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter. Mais quand il a commencé à faire l’écho il a tout de suite dit qu’il y avait un problème en effet le cœur du bébé s’était arrêté environ une semaine auparavant soit vers 9 SA. Et là tout s’est effondré autour de nous, j’ai éclaté en sanglot mon mari a fait un malaise dans le cabinet du gynéco. J’étais totalement inconsolable et mon mari en état de choc. C’était un cauchemars tout simplement.

Pourquoi cela nous arrivait-il encore une fois? A 2 jours de partir en voyage de noce qui plus est. Mon gynéco m’a alors expliqué qu’il ne pouvait pas me laisser partir et faire ma fausse couche à l’étranger il y avait trop de risque si jamais je faisais une hémorragie, la seule solution était que je subisse un curetage en urgence. Il m’a conseillé de me rendre à l’hôpital où je travaillais pour voir s’il était possible de faire ça avant notre départ. Nous sommes partis juste après le rendez vous à l’hôpital. En voiture j’ai appelé ma mère qui était en déplacement en province pour son boulot j’aurai tellement eu besoin de sa présence et j’ai prévenu mon père mais pas facile pour lui de trouver les mots ce que je comprend tout à fait. Je suis allée directement dans mon service afin de trouver un médecin, j’avais les yeux tout gonflés et rouges tellement j’avais pleuré, je lui ai tout expliqué et demandé si elle pouvait voir pour que je sois prise en urgence.

Nous avons donc passé notre jeudi à l’hôpital pour refaire une écho de contrôle afin d’être sûr que la grossesse était arrêtée puis rendez-vous avec l’anesthésiste… Une journée d’horreur, l’intervention était prévue pour le lendemain je devais être à l’hôpital pour 7h. Tout s’est enchaîné tellement vite nous n’avons même pas eu le temps de réaliser tout ce qui était entrain de nous arriver. J’aurai tellement voulu que tout cela ne soit qu’un cauchemar mais non c’était la réalité notre réalité nous avions perdu pour la deuxième fois un bébé …. Nous avions pensé annuler notre voyage mais qu’est ce que cela aurait changé au final? Peut être que ce voyage allait nous aider à passer à autre chose ou du moins nous changer les idées.

Nous y sommes …

Vendredi 20 septembre il est 7h nous sommes installés dans une chambre dans le service des grossesses pathologiques on me donne de l’Atarax pour me détendre ce qui me permet de dormir un peu avant de descendre au bloc. Ça y est c’est l’heure on vient me chercher en fin de matinée, j’avais demandé à ce que ça soit fait sous rachi anesthésie car je supporte mal les anesthésies générales. Je ne voulais pas qu’on m’enlève mon bébé mais je n’avais pas le choix. Arrivée au bloc on me laisse dans mon lit à l’entrée avec une femme qui venait pour une césarienne, alors qu’elle allait bientôt tenir dans ses bras son bébé, le mien allait bientôt être aspiré. Et là j’entends au loin une soignante dire à ses collègues on prend « le curetage maintenant« , « le curetage » comme si je n’étais pas une personne une femme qui venait d’apprendre que sa grossesse s’était arrêtée non j’étais réduite à un acte « le curetage ». Je me suis mise à pleurer, une fois dans le bloc je n’arrivais pas à me calmer, mon scope n’arrêtait pas de sonner j’étais tachycarde (mon cœur battait trop vite), les soignantes semblaient presque étonnées de mon état. A croire que pour elle cet acte était devenue quelque chose de banal !!!! Et là le médecin m’a annoncé qu’il allait me faire ça sous anesthésie générale qu’il préférait je n’ai donc pas eu le choix ils m’ont donc perfusé et m’ont tout de suite passé un tranquillisant pour ensuite m’endormir. L’intervention en elle même a duré une trentaine de minute si je ne me trompe pas. Je suis remontée dans ma chambre en milieu d’après-midi mon mari ainsi que ma belle mère étaient là. J’étais dans le gaz bien entendu et un peu douloureuse mais je n’avais qu’une hâte c’était de rentrer chez nous surtout que nous avions encore pleins de choses à préparer pour notre départ le lendemain matin. Mes parents sont passés nous voir rapidement à notre retour de l’hôpital ça m’a fait du bien de pouvoir avoir un gros câlins de leur part.

Partir loin de tout ça, essayer d’oublier…

Nous sommes donc partis en voyage le lendemain avec quelques recommandations médicales mon dossier et compte rendu d’intervention. Je ne vous cache pas que j’ai eu de grosses douleurs et pas mal de perte de sang les premiers jours c’était difficile de profiter pleinement des premiers jours de voyage. J’avais du mal à penser à autre chose mais ça nous a fait vraiment du bien de nous retrouver ensemble juste tous les deux et de découvrir ce pays magnifique qu’est le Sri Lanka puis ensuite les Maldives.

J’ai vu mon gynéco à notre retour pour faire un contrôle tout était normal. Il nous a conseillé de laisser passer un cycle avant de reprendre les essais bébé le temps que mon utérus se « remette de tout ça ». Nous avons donc attendu novembre pour réessayer de faire un bébé, mais depuis mon curetage je n’avais pas de vraies règles seulement de légères pertes marrons (désolée pour les détails) et par contre de grosses douleurs dans le bas ventre. En décembre je décide donc de consulter pour comprendre ce qu’il se passe, après examen mon gynéco m’explique que mon utérus a été abîmé lors du curetage et qu’en cicatrisant les parois se sont collées empêchant le sang de s’écouler lors de mes règles expliquant mes douleurs et empêchant une nouvelle grossesse de s’installer. Il me propose de tenter d’intervenir lui même en coupant ce qu’on appelle des synéchies mais il me prévient que cela peut ne pas être efficace auquel cas il faudra que je subisse une hysteroscopie opératoire pour les enlever. Je l’ai laissé faire et essayais de ne pas penser au pire. Bon pour tout vous dire ça été plutôt douloureux, en sortant du rendez-vous j’espérais juste que cela ait été efficace.

Toujours garder espoir …

Je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que je n’étais peut être pas faite pour avoir un bébé, 2 fausses couches et maintenant ce problème lié à mon curetage. Ce cauchemar allait-il enfin s’arrêter? Je sais que beaucoup se diront que j’ai la chance d’être tomber enceinte aussi facilement mais vivre 2 fausses couches en si peu de temps c’est vraiment difficile à vivre. Et même si au terme où cela m’est arrivé ce n’était qu’un « simple embryon » pour nous c’était notre bébé, nous nous étions déjà projeté dans cette nouvelle vie à trois. D’ailleurs il aurait dû naître pour notre premier anniversaire de mariage, cela aurait été un beau cadeau!

En janvier nous voilà prêt à nous relancer dans la conception de bébé. Nous avions décidé d’aider un peu la nature et je choisis d’utiliser des tests d’ovulation pour optimiser nos chances, le 12/13 janvier test positif youpiiii !!!! C’est parti pour les travaux pratiques. Et puis le 28 janvier 2014 le jour de l’anniversaire de mon chéri, n’ayant toujours pas mes règles mais des douleurs dans le bas du ventre je décide donc de faire un test de grossesse sans grande conviction étant persuadée que mon utérus n’était toujours pas « réparé ».

Verdict :

dav

A la vue du résultat j’ai pleuré encore une fois, partagé entre le bonheur, l’excitation mais aussi le stresse que cette nouvelle grossesse allait impliquée. Je l’ai annoncé à mon mari le soir au restaurant j’avais emballé le test et je le lui ai offert comme cadeau. Il était super ému quand il l’a découvert. Nous étions sur un petit nuage mais aussi très stressés. Je pense que les 3 premiers mois de cette grossesse ont été les plus stressants de toute notre vie.

Mais cette fois c’était la bonne, un peu moins de 9 mois plus tard nous devenions parents pour notre plus grand bonheur.

Nous ne pourrons jamais oublier ces deux grossesses qui se sont soldées par des fausses couches surtout le deuxième, car nous avions vu ce si petit bébé à travers les échos, nous lui avions donné un surnom, réfléchit à des prénoms, nous nous étions tout simplement projeté dans une future vie à trois. . Les questions qui se bousculent dans notre tête: Pourquoi nous ? Pourquoi deux fois de suite? Pourquoi tomber enceinte si facilement et les perdre tout aussi facilement? Nous sommes nous incompatibles génétiquement? … C’est très dur de se relever après ce genre d’épreuve, cette peur de ne jamais pouvoir porter la vie. On ne peut pas effacer ces épreuves on apprend à vivre avec. Cela fait à présent parti de mon histoire, d’autant que c’est inscrit à vie dans mon dossier obstétrical : gestité: 4 parité: 2.

Désolée pour ce pavé mais ça fait du bien de se livrer. A travers cet article je veux dire à toutes les mamans qui traversent cette épreuve qu’il y a toujours de l’espoir mais que ce n’est pas facile car beaucoup ne comprennent pas à quel point cette épreuve est difficile à vivre.

Par Tatiana.

Auteur : Petitsbonheursdaubert

Maman de deux tornades de 3 ans et 1 an. Femme mariée et comblée. J'ai décidé de me lancer dans l'aventure du blog pour partager sans tabou tout ce qui me passe par la tête ;-)

2 réflexions sur « Ce bébé tant désiré … »

  1. Merci de l’article, c’est tellement vrai de nous dire oh c’etait pas un bébé ect …. dur dur , la mienne etait en fevrier et j’attend cette grossesse avec impatience
    Merci

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